Retenez le nom d’Anja Plaschg comme une œuvre d’art, comme Phèdre d’Alexandre Cabanel. Derrière ce visage froid se cache Soap& Skin, une autrichienne âgée de vingt et un ans. À dix-huit ans seulement, son album Lovetune For Vacuum sorti en 2009, nous montrait la maturité incroyable de la jeune fille : des mélodies renversantes et des textes où l’émotion était intense.
Son deuxième album, Narrow, est un hommage à son père décédé en 2009, hommage qui se révèle à la fois beau et douloureux dans des titres comme « Vater » « Lost », ou encore « Wonder ». « Deathmental » très violente, schizophrénique aux rythmes saccadées et son côté gothique (on pense à Nine Inch Nails) évoque en nous une certaine angoisse permanente et incontrôlable. Les mélodies de « Cradlesong » apaisent, chaque chanson est comme un fardeau où il est impossible de se détacher de ce sentiment de tristesse, les larmes viennent facilement aux yeux au fur et à mesure de l’écoute du disque. Car Anja Plaschg fait de ces huit pistes un album sombre, bouleversant et intriguant. C’est une déchirure lente, mais d’une beauté inouïe.